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7 août 2012

C comme Catoblépas

Le Catoblépas est le symbole de la laideur et de la bêtise dans l'œuvre de Flaubert. Le monstre, dont le cri est un soupir, est en effet le plus stupide de la création puisqu'une fois, à force de se lécher les pieds, il commença à se dévorer lui-même.

" Le Catoblepas buffle noir, avec une tête de pourceau tombant jusqu’à terre et rattachée à ses épaules par un cou mince, long et flasque comme un boyau vidé. Il est vautré tout à fait et ses pieds disparaissent sous l’énorme crinière à poils durs qui lui couvre le visage.

Gras, mélancolique, farouche, je reste ainsi continuellement, à sentir sous mon ventre la chaleur de la terre. Mon crâne est tellement lourd qu’il m’est impossible de le porter ; je le roule autour de moi, lentement, et, la mâchoire entr’ouverte, j’arrache avec ma langue des herbes vénéneuses arrosées de mon haleine. Une fois même je me suis dévoré les pattes, sans m’en apercevoir.

Personne, Antoine, n'a jamais vu mes yeux, ou ceux qui les ont vus sont morts. Si je relevais mes paupières, mes paupières roses et gonflées, tout de suite tu mourrais. " 

Gustave Flaubert - La Tentation de Saint-Antoine - 1856

catoblépas,

Représentation du catoblepas :
Historia naturalis de quadrupedibus, par Jan Jonston (1614)

Pline Histoire naturelle (Hist. nat., VIII, chap. XXII)

" Chez les Éthiopiens occidentaux est la source Nigris, origine du Nil, d'après l'opinion de la plupart des auteurs, que rendent probable les arguments rapportés plus haut (V, 10). Auprès de cette source est une bête appelée catoblepas, d'une taille médiocre, ayant les membres inertes: tout ce qu'elle peut faire, c'est de porter sa tête, qui est très pesante, et quelle tient toujours inclinée vers le sol; autrement elle serait le fléau du genre humain, car tous ceux qui voient ses yeux expirent sur-le-champ. "

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